1e avis (Conseil de Jurisprudence islamique) : il faut se fonder sur le seuil le plus bas des deux, l’or ou l’argent, afin de privilégier l’intérêts des pauvres. De nos jours, c’est l’argent dont le cours est le plus bas. Donc, si la somme atteint la valeur de 595 g d’argent, il faudra s’acquitter de la zakat.
2e avis (certains savants malékites et parmi les contemporains : Cheikh Mohammed Abou Zouhra et Dr. Youssouf Al Qardawi) : il faut se fonder sur la valeur de l’or.
En effet, depuis que l’argent est utilisé de manière industrielle, il a perdu progressivement son statut de monnaie et son cours est extrêmement bas par rapport à celui de l’or.
Le ratio or/argent, qui mesure la force relative de l’or contre l’argent, dépasse 1/50 depuis des décennies, avec parfois des pics à plus de 1/80, alors que le niveau historique du ratio or/argent avant 1900 était généralement d’environ 1/16.
À l’époque du prophète (paix et salut sur lui), ce ratio était de 1/10. Pendant la Dynastie des Omeyyades, ce ratio est passé à 1/12 et durant celles des Abbassides, il est monté à 1/15.
Tout ceci démontre que de nos jours l’argent est très sous-évalué et que se fonder sur la valeur de l’argent donnerait un seuil minimal beaucoup trop bas.
Par exemple : pour un cours de l’argent à 460 euros/kg, on obtient pour 595 g la valeur de 273,7 euros.
Il ne serait pas raisonnable de considérer comme « riche » une personne qui aurait mis moins de 300 euros de côté.
